Gronsveld, le 7 octobre 2021
Parfois, le nom d'une artiste est connu à cause de ses cd. Celui de Roberte Mamou m'était certainement connu pour ses sonates de Cimarosa et des nocturnes de Field, mais je n'avais jamais entendu cette pianiste en concert. Grace au festival de mon ami Didier Castell-Jacomin en octobre 2021 à Maastricht, c'était chose faite, car il a invité cette grande dame du piano, qui a bien voulu m'accorder la parole avant son concert..
Roberte Mamou (RM): le magazine français Diapason avait ainsi titré la critique du Diapason d'Or qui avait récompensé l'enregistrement des Sonates de Cimarosa. Depuis, ce terme est resté autour de mes enregistrements ou prestations, et cela rejoint assez ma démarche intérieure tournée complètement vers le son. Je ne suis pas ce qu'on appelle une virtuose d'estrade , mais quelqu'un qui recherche toujours l'émotion.
RM: Ah, il y a longtemps de ça !
RM: C’est très prétentieux! (rires)
RM: On l'a souvent mentionné, mais, je préfère ne pas trop le lire, ou le croire !! Ce sont deux pianistes que j’adore bien évidemment, j'ai été certainement influencée par eux, par leur manière d'exprimer, par leur son, par leur répertoire et d'une certaine manière c'est Haskil qui m'a entrainé vers Mozart.
Je jouais Mozart en musique de chambre ou en travaillant les opéras. Un facteur déclencheur, alors que j'étais dans un creux de vague, comme un confinement aujourd'hui, a fait que j'ai décidé d'apprendre les Sonates, un travail de rencontre avec ce compositeur qui m'inhibait quand même beaucoup quand il s'agissait de le jouer au piano seul. Et puis l'enregistrement de l'intégrale s'est fait un peu naturellement par la force des choses, avec quand même une certaine appréhension par rapport aux très grands artistes qui avaient marqué ce répertoire. J'y suis rentrée avec beaucoup d'incertitude et d'humilité quant à le fixer sur un support, mais une rencontre m'a en quelque sorte permis d'y croire un peu. Un bureau de management d'artistes, en Hollande, dirigé par Rob Groen, m'a demandé de remplacer une série de concerts qu'il avait avec Ingrid Haebler, autour des Sonates de Mozart. De cette rencontre est née une relation de confiance, de partage, de concerts, de jouer ...Mozart ...une espèce d'autorision, de permission, de reconnaissance.. Cette période a été très importante pour moi et je l'en remercie beaucoup.
RM: On m’a souvent comparée aussi à Rosalyn Tureck, ou a Lily Kraus.... On a souvent besoin de comparaison et d'étiquette, ça rassure. Lily Kraus a enregistré Beethoven, c'est un compositeur incontournable dans le répertoire du piano, et contrairement à elle, je ne joue que sa musique de chambre et certains de ses concertos.
RM: Vous savez, le répertoire du piano est colossal, dans toutes ces oeuvres plus formidables les unes que les autres, il faut faire la part des choses. Savoir se projeter, pouvoir défendre une écriture, un style, une époque, et puis avec beaucoup de sagesse faire un choix.
RM: Intériorisée, oui, ça dépend dans quel sens... et chaleureuse.. pourquoi étrange ? Curieusement contradictoire, non ?? ...c'est un ressenti, un jour, un moment ..... Quant à ma démarche, elle est totalement tournée vers le partage, sans beaucoup d'effets, c'est peut- être ce qui fait penser à intériorisée, et chaleureuse sûrement, avec pour école l'Opéra, c'est inévitable !
RM: Je suis rentrée à l'Opéra Royal de la Monnaie à Bruxelles comme répétiteur-chef de chant, avec 47 pianistes qui postulaient pour une place. Ce concours m'a donné une famille, une vie musicale, une connaissance, un enseignement, j'ai rencontré la Musique, la respiration, le phrasé, le travail avec un chef, avec un metteur en scène, les grands compositeurs qui n'ont pas ou peu écrit pour le piano, Wagner, Puccini, Verdi, tant d'autres.... et des rencontres exceptionnelles comme Zefferelli, Berio, Schwartzkopf.. pour n'en citer que quelques uns ..!! C'est un métier fantastique, la meilleure école, je la conseillerai sans hésitation.
RM: Extrêmement professionnelle , impressionnante, et très exigeante avec elle-même, donc, forcément avec les autres .
RM: Je crois qu'avec ce niveau d'artiste , si les rencontres d' étudiants, ne sont pas d'un talent évident....
RM: Oui, bien sûr , les répétitions, les cours individuels et souvent même les générales avec les chefs d'orchestre. C’est un métier!
RM: Trés tôt en Tunisie je jouais beaucoup, j'avais l'habitude d'avoir deux à trois concerts par semaine, je faisais beaucoup de musique de chambre et quand je suis arrivée d'abord en Belgique puis en France , les occasions de jouer étaient toujours nombreuses mais un peu en dehors des grands cercles professionnels. Il faut aussi dire que je ne le cherchais pas vraiment, j'ai toujours aimé être dans la musique, mais pas dans la consommation, en travaillant avec pour but le concert mais de très loin comme dans un des airs de «l'Homme de la Mancha»...... atteindre l'innaccessible étoile ….Et puis il y a eu encore une rencontre, les rencontres.. elles ont toujours été importantes . Avec un compositeur, une partition offerte par hasard, sur laquelle j'avais très vite jeté un coup d'oeil, et qui était une série de Sonates qui me faisait penser à l'autre Domenico, c'est à dire , Scarlatti.
Cimarosa, puisqu'il s'agit de lui, Domenico, avait deux générations de différence avec Scarlatti, et on le comparait beaucoup plus à Mozart. J'ai alors fait la proposition de les enregistrer pour la RTBF, et puis les enregistrer de nouveau pour moi, un peu comme un travail à garder. Quelques années après j'ai proposé cet enregistrement à un Label qui aurait aimé que je le rejoue sur pianoforte.
RM: Non, ce n’est pas mon instrument, je n'aurai pas été capable de l'employer convenablement.
RM: Oui, absolument. Je l'ai alors proposé à un Label Belge «Pavane» et il a été très bien accueilli et récompensé par un Diapason d'Or, distinction du magazine Diapason en France. C'est ce qui a contribué à me faire connaître, et à commencer une collaboration avec Pavane, toujours présente aujourd'hui.
RM: Comme tous les musiciens, et artistes de son époque, il a fait le voyage à Moscou, chez la Grande Catherine…. Il a beaucoup écrit d'opéras bouffes, mais ce que l'on connait principalement c'est son concerto pour hautbois, et son opéra «Il matrimonio segreto»
RM: Très beau compliment, cela me touche beaucoup, quelque part l'aventure n'est intéressante que si elle est intérieure, non ?
RM: Un peu des deux, cela dépend du moment. Je suis quelqu’un qui ne me pose pas beaucoup de questions à ce sujet, j'essaie d'être simple, de faire ce qui est le plus difficile dans toute une vie, c’est-à-dire, être soi-même.
J'ai considéré cela d'abord comme un travail.....un apprentissage en sorte, apprendre... à jouer Mozart ! Peu à peu je suis rentrée dans son monde, sa fantaisie, sa mélancolie aussi qui le caractérise, et tout devenait familier. J'aime fréquenter un compositeur longtemps. En musique je n'aime pas faire du tourisme, c'est important de rentrer dans l'intimité des œuvres, la construction d'un programme … c'est sans doute pour cela que j'ai enregistré beaucoup d'intégrales : Cimarosa, Field, Mendelssohn, Mozart … de temps en temps j'en sors aussi, mais toujours avec un lien, comme avec les Russian Seasons, le rapport entre Anton Rubinstein, Tchaikowsky, Glinka, autour de l'âme slave. Ma recherche par exemple avec A. Rubinstein pour cet enregistrement m'a passionnée, il y a une telle littérature pour piano, c'est colossal !
RM: Oui, souvent on considère cette musique comme abusive en plaisirs et en mélodies, quelle chance...!, ou alors avec un petit dégout pour la facilité …..comme avec les Saisons de Tchaikowsky.
RM: Ce ne sont pas des pièces de moindre importance jetées à la hâte sur un papier à musique, même si l'histoire raconte que Tchaikowsky avait besoin d'arrondir ses fins de mois. Il y a là de petits chefs-d’œuvre, très difficiles à exprimer et à raconter qui font partie de l'essence même du compositeur .
RM: J'avais enregistré quelques années auparavant les trios pour flute, violoncelle et piano de Haydn. Il manquait une œuvre sur cet enregistrement et j'ai eu l'idée d'y ajouter les variations en fa mineur. Cet enregistrement aujourd'hui est épuisé, et j'ai toujours eu en tête de rejouer ces variations, c'était l'occasion. Les variations de Hummel faisaient aussi partie de mon répertoire. J'ai un grand plaisir à jouer ce grand compositeur, dont les concertos préfigurent ceux de Chopin. Un catalogue considérable, j'ai choisi ces variations sur le thème d'Armide de Gluck, parce qu’elles sont très joyeuses et humoristiques.
Après ces deux compositeurs celui qui a introduit Beethoven, Liszt et Schumann, s'imposait. Là aussi difficile de choisir, on ne connait de Czerny que ses Etudes pour le piano et il fait à cause de cela figure de mal-aimé. Je ne partage pas du tout ce sentiment, c'est un compositeur qui a laissé des œuvres qui font partie du grand répertoire d'un pianiste, excepté qu'aujourd'hui il fait partie des figures d'une autre époque. Compositeur qui nous a laissé un nombre considérable de pièces, élève de Hummel et professeur de Liszt...pour moi le lien entre tous ces musiciens était évident, il n'y manquait que Beethoven, que j'ai ajouté avec une de ses variations de jeunesse. Les mille compositions du catalogue de Schubert s'offraient à moi, il allait faire le lien avec le début du romantisme, j'ai choisi les variations du D-935 en si bémol majeur. Et avec Mozart je fermais la boucle du style classique Viennois.
Vous savez, la variation, est une structure très spéciale. Vous n’avez jamais le temps de vous y installer. Ce sont de petites pièces, donc l’humeur change tout le temps. Celles en mode mineur sont souvent les plus intéressantes. Comme vous n’avez jamais le temps d’être dedans, il faut trouver un fil conducteur, la grande phrase, l'unité qui les relie.
Dans ce panel de Variations il faut aussi mentionné que non seulement les compositeurs ont entre eux un lien évident, Vienne, souvent élève de l'un et professeur de l'autre … mais aussi Paisiello avec Cimarosa, Gluck avec Hummel et Beethoven, Louis Rode, violoniste virtuose qui a crée la 10ème sonate de Beethoven pour violon, Duport qui a inspiré son opus 5 pour violoncelle à Beethoven.... en fait c'était comme une chaine, le seul un peu à part est Schubert ,mais je n'allais pas me priver de la porte du pré-romantisme !
RM : Vrai ou faux ? Je ne sais pas …. moi je me sens plus libre dans la reprise que dans l'exposition. Je pense que c'est très personnel, et que cela fait partie du moment et de beaucoup d'autres critères, en tout cas ce n'est certainement pas une redite de la première fois, il faut garder une liberté, mais, ça n'engage que moi. On pourrait en débattre pendant des séminaires entiers......
RM: Bien sûr ! C’est quand je l'ai entendu dans les pièces de Rubinstein que j'ai eu envie de les jouer! C’était un magicien du son !
RM: J'ai écouté aussi toutes ces variations par Brendel, Schiff, par Lupu, Perahia, Barenboim, ma lignée de pianistes préférés.
RM: Moi aussi, un interprète magnifique.
RM: Est-ce que ce n'est pas la chose la plus importante et celle qu'on retient le plus ? Sortir du concert en ayant emporté quelque chose avec soi. On a eu des pianistes qui ont marqué les œuvres par leurs interprétations: Arrau, qui a été pour moi la plus belle référence, Rubinstein à sa manière, était également un énorme pianiste, avec une joie de vivre communicative, un plaisir de dévorer la musique, de nous la transmettre et de nous la faire partager, Michelangeli, Brendel, tant d'autres et puis une personne qui a marqué l'époque : Martha Argerich ! Aujourd’hui, j’ai l’impression que les artistes, avec bien sûr des exceptions, sont des étoiles filantes, un peu blasés, on joue vite, on joue fort, on ne respire plus et la performance est une condition....un peu comme dans toutes les choses de ce siècle.
RM: Quelque part oui ! Mozart et Haydn dominaient l'époque précédente. Schubert, de par sa formation classique, a été forcément influencé par Haydn qui a ouvert le chemin, il est lui, à la charnière du romantisme .Il écrit pour le lied et la musique de chambre , il lui faudra beaucoup de temps pour faire admettre une écriture pleine de spiritualité, de lyrisme et de sensibilité .
RM: C’est souvent le cas !
RM: Chez Mozart, chez Czerny, chez Hummel, elles sont bien présentes, la tonalité mineure appelle à la mélancolie.
RM: Absolument, ce n’est pas pour rien que j'ai enregistré les concertos mineur de Mozart. C'est une attirance d'atmosphère, et pour une orientale cela me parle plus qu'une tonalité majeure, joyeuse, cristalline !
RM: Non, j’ai joué la plupart des concertos,. Quand la proposition d'en enregistrer s'est présentée, j’ai proposé les deux en mineur, que je considère comme beethovéniens quelque part.
RM: Je comprends ce que vous voulez dire, ce ne sont pas les variations les plus représentatives du compositeur. J'aurai du choisir les 32 Variations où les Diabelli, non, j’ai voulu un Beethoven jeune ! Il faut aussi savoir que sur le cd était présentes des variations d'un compositeur qu'on a souvent confondu avec Mozart, un Viennois Anton Eberl. J'ai enregistré ses variations sur un Air de Malbrough, attribuées à Mozard …(avec un d).mais nous dépassions le timming et je les ai remplacées par celles de Beethoven pas prévues au départ. Celles d'Anton Eberl sont sur les plateformes comme Spotify, Deezer, Qobuz où on peut les écouter.
RM: Je pense que c’est vrai. On a l'impression à lire le nom des compositeurs qu'on est en terrain connu et abordable. Je crois que ce programme est fait de musique à la source, directe, pure, sans garniture, sans surcharge, peut-être un peu formelle et forçant l'écoute et l'attention.
RM: Si vous jouez la sonate à la Turque de Mozart, c’est une écoute facile pour le public. Je pense que ce programme de variations est intéressant, mais pas une écoute facile si on ne prend pas le soin de l'écouter vraiment, est-il un peu … réservé ..?
RM: C'est plutôt dans ce sens.
RM: Pas très connu d'un public traditionnel. Il y a des perles dans ses compositions et il est entre Mozart/Haydn et Mendelssohn / Schubert. Sonates, concertos sa littérature pour piano est énorme sans compter sa musique de chambre et ses opéras.
RM: Oui, et j’ai joué le quintette avec contrebasse qui est une autre merveille. Je l’ai combiné avec la Truite de Schubert lors des concerts. C’est important pour moi de composer des programmes qui se tiennent et qui ne sont pas faits de petits bouts.
RM: C’est une bonne question. J'ai envie de dire que c'est un intermédiaire, et qu'il a influencé Chopin et Schumann. Magnifique pianiste, il a été une sorte de rival pour Beethoven, et.. le professeur de Liszt !
RM: Oui et non (rires). Cela dépend de ce que vous entendez pour perfectionniste. Dans le sens figée, dans un cadre, travailler et retravailler, non . Je suis une pianiste d'intuition, j'aime la fantaisie, l'imprévu et la liberté. Donc je m'en sers !
RM: D'abord je ne m'écoute pas souvent, et si je me le dis c'est que je peux faire autrement.
RM: Je n'aime pas le mot. Il représente pour moi quelque chose à l'arrêt et j'aime être en mouvement.
RM: Oui. Je trouve cela un peu réducteur.
RM: Oui. Cela dépend. Je ne suis pas du tout dans ce questionnement. Quand j'ai vraiment envie de faire quelque chose d'important et d'urgent pour moi, je le fais, je prends le risque.
RM: Mais vous avez dit la chose la plus importante « il avait un rêve »
RM: Pour qui? Pourquoi ? C'était important pour lui. Il y en a qui ont réalisé de grandes choses avec leurs rêves, heureusement
RM: Je suis complètement d’accord ! Très bien analysé aussi.
RM : Vous pouvez faire abstraction, vous pouvez décider que pendant un moment vous allez travailler tête froide, par exemple pour découvrir le centre même de ce que vous allez construire. Bien sûr si vous travaillez avec l’émotion, ça vous aide, ça règle même certains problèmes techniques. Mais si vous arrivez au concert, et que vous êtes en sur-émotion, par exemple, trop sûr de vous, ou au contraire en manque de confiance, ce qui va tenir la prestation de manière à ce qu elle ne s'écroule pas c'est le travail de fondation que vous avez fait avant en tête froide. Quand vous jouez, vous faites un travail sur vous, c’est la première chose. Si vous ressentez une émotion, et que vous savez la conduire, elle passera forcément de l'autre côté. L’espace entre vous et le piano, le meuble j'entends, je n’existe pas, c’est un cercle qu'il faut remplir. En fait, nous sommes les seuls artistes qui jouons l'instrument de face. Tout dans cette discipline est en contradiction, depuis le noir et le blanc jusqu'au jeu qui se doit décontracté-contracté. Evidemment, vous ne pensez pas à cela, parce que c’est devenu organique. Mais quelle aventure extraordinaire et interpelante !
RM : Je préfère le mot ‘attention’ plutôt que ‘conscience’. En principe et en partie oui, évidemment. Vous ne pouvez pas enlever l’émotion totalement.
RM: Oui, bien sûr quelquefois je le dois, il le faut dans le travail, bien sûr, ou pour reprendre une œuvre beaucoup trop jouée et dans laquelle je voudrais retrouver une page blanche pour me permettre d'aller plus loin dans ce que j'ai de nouveau à dire.
RM : Il y a toujours un peu de l’un dans l’autre, et de l'autre dans l'un.
RM: Question difficile, c'est quoi être conscient? Combien de temps? C’est comme si vous conduisiez une voiture, en enlevant le pilote automatique. Je pense que vous feriez alors des tas d'accidents. De plus être conscient tout le temps est impossible voire invivable. C'est parce que on peut être inconscient que les choses se passent. Je préfère dire «une forme d'attention», le mot convient mieux, avec des plages d'abandon où la musique est votre compagne. Mais tout cela dépend de l'équilibre et de la gestion d’un tas de choses comme : le trac, le public, le lieu, l'accueil, la confiance, votre démarche intérieure, le plaisir, le talent du public, oui, cela aussi, tellement de facteurs, mais quand vous pouvez voyager entre l'attention et le relâchement, malgré tous les parasites qui vous ramènent à la «conscience», vous savez, les chaussures, la robe, la veste trop serrée, la dame qui tousse, le retardataire.... alors... c'est un pur bonheur !!
RM : Donc vous n'êtes pas conscient, en conduisant, vous êtes en veille, prêt à agir, en attention...... mais pas conscient.
RM : Je ne l'exprimerais pas comme ça. Dans l'idée d'être sur scène c'est toute la préparation qui me nourrit jusqu'au jour du concert. Pendant toute cette pandémie avec ces confinements successifs, je ne suis pas restée sans rien faire. J'ai travaillé, la musique m'a tenu compagnie, en fait cela n'a pas changé grand-chose parce que je savais que j'allais retrouver la scène avec encore plus de plaisir. De plus j'ai travaillé à la programmation de la première édition d'un festival en Normandie et d'un nouvel enregistrement.
RM : Exactement la même chose.
RM : Oui, parce que la musique et là, je découvre de nouvelles œuvres, je fais des projets qui se réaliseront ou pas .. qu'importe, et j'ai surtout eu beaucoup de temps pour travailler.
RM: Je l’espère ! C’est dans un lieu absolument magnifique, entre la mer, la campagne et les falaises.
RM: Les Concerts Passion du Manoir d'Ango. Cinq concerts de musique de chambre avec quinze artistes d'exception. Partager la musique, partager l'amitié, et jouer !
RM: J'ai joué très souvent en Hollande, un peu partout, mais je n'y suis plus revenue depuis un certain temps. On peut jouer pendant des années dans un lieu , puis cela change on va ailleurs, et puis encore ailleurs mais toujours avec ce plaisir des rencontres et de la nouveauté.
RM: C'est moi qui vous remercie. Avez-vous aimé cet enregistrement des Variations ?
RM : On me dit souvent que je raconte une histoire, c’est amusant !